Dimanche 16 juin à 10h30 : deuxième rencontre sur le potager & début du chantier participatif



 

IAI dispose de deux parcelles de culture sur le potager collectif des Tawes : une première petite parcelle (2m sur 20m) destinée aux animations que nous organisons pendant les vacances, déjà partiellement aménagée et mise en culture, et une deuxième (4m sur 20m), pour l'instant à l'état de friche, qui n'attend que des personnes motivées pour être mise en culture et elle aussi produire des légumes sains et savoureux...

Avis aux amateurs !

Le projet que nous vous proposons est d'aménager cette deuxième parcelle et ensuite la cultiver (pour ceux qui le voudront) selon les principes de la permaculture, des cultures associées, ainsi que certains de la biodynamie... Bref, mettre un maximum de chances de notre côté pour pouvoir bénéficier de bons légumes "bios", de manière vraiment écologique, "durable" et productive, tout en réduisant la charge de travail et l'espace requis !

Venez nombreux !

Nous vous invitons chaleureusement à venir participer avec nous aux différentes étapes d'aménagement de cet espace culture dont le but principal est avant tout pédagogique : offrir une vitrine des différentes possibilités de planches de cultures surélevées. Plusieurs types de buttes permaculturales seront réalisées durant l'été et les différentes techniques passées en revue :

  • Les buttes "bio-intensives" utilisée par le québecois Jean-martin Fortier en maraîchage biologique
  • Les buttes permaculturales de 1m20 de large avec allées remplies
  • Les buttes permaculturales ergonomiques de 1m70 de large avec allées creuses
  • La "Hugelkultuur" de Sepp Holzer - littéralement "culture sur colline"
  • La culture sur plessis

Nous rendrons ces différentes planches de cultures surélevées rapidement couvertes de végétaux et aurons l'occasion d'aborder les engrais vert, le mulching ou compostage de surface, les associations de cultures, le respect des rythmes naturels, la prévention des maladies et ravageurs, etc.

Vous êtes intéressé(e) par cette expérience ?

Vous avez envie d'en apprendre plus sur ces manières de cultiver en harmonie avec la Nature ?

Contactez-nous ! Tel : 04 / 250 95 86 - animation@idamind.org

Le rendez-vous est fixé devant la Chapelle St Maurice (mémorial Dewé), rue Coupée 7, 4000 LIÈGE

La rue Coupée est la ruelle pavée (celle de gauche) qui remonte de la rue fond des Tawes vers la chapelle et ensuite le potager collectif. Possibilité de se garer sur l'esplanade au-dessus de la chapelle - Voir la localisation

N'oubliez pas votre pique-nique et si possible vos outils favoris pour désherber (seau, petite pelle et autres joujous ;) ) !

L'asbl en possède quelques-uns...

 

 

 

 

 

 


Qu'est-ce que la permaculture ?

L’expression « permanent culture » est utilisée la première fois en 1910 par l'agronome Américain Cyril G Hopkins dans son livre "Soil Fertility and Permanent Agriculture", puis reprise par Franklin Hiram King en 1911 dans « Farmers of Forty centuries : Or Permanent Agriculture in China, Korea and Japan ». Le terme permaculture est une contraction de cette expression qui sous-entend des méthodes culturales permettant au sol de maintenir sa fertilité naturelle. Le terme est introduit la première fois en 1978 par deux Australiens, David Holmgren et Bill Mollison, dans leur livre « Perma-Culture 1, une agriculture pérenne pour l'autosuffisance et les exploitations de toutes tailles ». Le terme permaculture signifiait originellement “agriculture permanente” mais fut précocement étendu à “culture permanente”, pour y intégrer les aspects sociaux. Masanobu Fukuoka (voir plus bas) et Esther Deans, pionniers des méthodes de non travail du sol, eurent une influence prépondérante sur le concept défendu par les deux australiens. Dépassant largement la préoccupation de développer et d’appliquer des méthodes de production alimentaires soutenables, la permaculture touche à tous les aspects de l’activité humaine qui mettent en péril l’équilibre dynamique des relations et interactions qui permettent la vie sur terre. Elle touche à la production alimentaire mais aussi l’efficience énergétique, la gestion des ressources naturelles, la problématique des énergies fossiles, etc. Récemment est venue aussi s’ajouter l’évolution économique et sociale des communautés, du monde, avec des idées nouvelles telles que le « co-housing », les « éco-villages », etc. La permaculture, c’est la culture de la permanence ou la création soutenable de l’habitat en suivant le modèle naturel. La permaculture est en fait indéfinissable. Il s’agit d’un mode de vie. Elle constitue une application poussée du « développement durable », concept fort à la mode ces temps-ci. Le terme permaculture fait cependant généralement référence à un modèle agronomique de culture.

Masanobu Fukuoka

Près d'un petit village de l'île de Shikoku, au sud du Japon, Masanobu Fukuoka a développé une méthode d'agriculture naturelle, sauvage, ne nécessitant aucun machinisme, aucun labour ou travail du sol, aucun produit chimique, aucun engrais, aucun compost préparé et très peu de désherbage. Ses champs, en non-labour depuis plus de 25 ans, obtenaient des rendements comparables à ceux des fermes japonaises les plus productives, pour la culture de riz, d'orge et d’agrumes. Sa méthode agricole demande moins de travail qu'aucune autre méthode. Elle ne crée aucune pollution et ne nécessite pas d'énergie fossile. Fukuoka était parvenu à cultiver une variété de riz devenue très robuste à force de sélections naturelles et obtenait des rendements identiques à ceux de la riziculture classique au Japon. À la fin des années 1980, alors qu'il envisageait d'envoyer des semences de ce riz très performant dans les pays en voie de développement, ses activités ont connu une fin très brutale lorsque l'armée japonaise a saisi et détruit l'intégralité de sa récolte et de ses semences.

La permaculture est donc - agronomiquement parlant - un mode de culture basé sur les cycles naturels et l’absence de labours, d’engrais et autres produits phytosanitaires, permettant une diversité de cultures, une amélioration des sols et de bons rendements avec peu de temps de travail.

Le non-labour

« Mes champs sont peut-être les seuls au Japon à ne pas avoir été labourés depuis plus de vingt ans et la qualité du sol s'améliore à chaque saison. J'estime que la couche supérieure, riche en humus, s'est enrichie sur une profondeur de plus de douze centimètres durant ces années. Ce résultat est en grande partie dû au fait de retourner au sol tout ce qui a poussé dans le champ sauf le grain. » (Fukuoka, 2006) Le premier des principes est de ne pas cultiver, c’est-à-dire de ne pas labourer ni retourner la terre, ce qui comporte de nombreux avantages. La suppression du labour permet de protéger le sol en maintenant les résidus de culture en surface. Les conséquences agronomiques sont moins de battance et d’érosion. Cependant, en considérant le sol comme un être vivant, il est important de rappeler que le labour retourne tout l’équilibre du sol. La matière organique fraîche se retrouve enfouie, les microorganismes et la pédofaune chamboulés, ce qui était en aérobiose se retrouve privé d’oxygène et inversement. Il suffit de labourer une seul fois pour annuler 30 ans d’accumulation de matières organiques en surface ! A long terme, le non-labour entraîne un comportement différent du sol. Les apports organiques restent en surface, ce qui peut représenter une gêne pour les semis mais un avantage au niveau de la protection du sol. Avec le temps, des horizons biologiques et chimiques distincts apparaîtront avec enrichissement en matière organique en surface et appauvrissement en profondeur. L’humidité du sol est généralement plus élevée, en relation avec une évaporation réduite de l’eau du sol (effet de litière, porosité réduite,…) La porosité se réduit globalement par absence de travail du sol ou tassement par les outils. Cependant, un nouvel équilibre se crée par l’activité structurale des argiles, l’activité des racines et des vers de terre, dont l’effet tend à augmenter la porosité. De plus, la population de lombricidés augmente radicalement en l’absence de labour. L’inertie thermique du sol est augmentée par la diminution de la porosité et la présence d’une litière en surface. Les particules minérales ont un effet protecteur sur les matières organiques. L’action mécanique du travail du sol contribue à « déprotéger » ces matières organiques. Le plus souvent, le labour « casse » la structure du sol, l’aère fortement et expose tous les ans une fraction de terre différente à l’action déstructurante des gouttes de pluie.

La couverture du sol ou mulching

Une des techniques indispensables utilisées en permaculture est la couverture permanente du sol. Dans la nature un sol nu n’existe pas, le sol est couvert constamment par la végétation ou une litière. Un sol nu, exposé aux intempéries et à l’action desséchante du vent et du soleil, s’érode, voit sa structure se dégrader rapidement et ses éléments nutritifs pour les plantes se faire lessiver progressivement. La technique du mulching (origine anglophone), appelé aussi « paillage », « compostage de surface », ou encore « compostage de sol », tant en jardinage qu’en agriculture, apporte de nombreux bienfaits au sol et aux plantes cultivées.

Le mulch organique apporte au sol des substances nutritives et médicinales, protège la pédofaune, sert d’aliment aux microorganismes et fournit indirectement de multiples substances actives bénéfiques aux plantes cultivées. Le mulch organique ou inorganique garde le sol meuble et améliore sa structure. Il régule la température du sol en limitant les chocs thermiques (jour/nuit). Il favorise le maintien de la chaleur dans le sol au printemps et en automne et, au contraire, maintient une certaine fraîcheur en limitant les écarts de température pendant l’été. Il limite les pertes d’eau par évaporation. Il réfléchit aussi le rayonnement solaire vers les plantes, ce qui améliore leurs conditions de culture. Il empêche la germination et la pousse des adventices annuelles et permet de contrôler celle des vivaces. Il permet aussi de garder les légumes propres et sains en leur évitant de toucher directement la terre (Fraises, Cucurbitacées, etc.). En outre, le mulch produit des effets allélopathiques (interractions biochimiques avec les plantes) certains, suggérés par l’expérience mais encore très mal connus, car très complexes. On place le mulch sur les planches de culture nouvellement crées, bien désherbées et humides, lorsque la terre est bien réchauffée. Il contribue à réchauffer le sol et à en maintenir la chaleur. Cela permet d'avancer le semis ou le repiquage de certaines cultures et favorise une croissance plus rapide des plantes. On peut aussi le préparer à l’avance comme le préconise Gertrude Franck ("Mon jardin sauvage, fleuri et productif" - 2001), en récoltant divers matériaux organiques bien choisis que l’on réserve et mélange en fonction des besoins et en l’adaptant à chaque cas.

À suivre...